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Acte 2.

 

Délicatement, on déconfine.

Liberté! Les lettres ont besoin d’être envoyées aux inconnus auxquels elles sont destinées, tout comme l’a fait Luca il y a 70 ans. J’avais besoin de répliques fidèles et il me fallait sortir de l’intimité d’une tasse de thé et son écriture quasi microscopique. Je reste sur l’idée de l’enveloppe, mais elle ne contient plus du Cornish Tea, de la camomille ou autre mélange relaxant, cette fois c’est une A 5 en kraft basique. Liberté oblige, les lettres deviennent Action Poétique Urbaine et trouvent leurs inconnus sur des murs, vitrines et même sur des pissoirs parisiens. Quelques-unes sont parties plus loin : dans un petit village de la campagne profonde, au cimetière marin ou dans le jardin d’une poétesse montpelliéraine, Luminitza C. Tigirlas, qui a tenu un registre photographique sur la vie et la mort de la lettre laissée à la merci de la nature.  J’ai vu des personnages en train de lire sur l’enveloppe collée à un mur rue de Crimée. D’autres gens ont fouillé dans certaines (malgré le virus). A Rigny-Le-Ferron quelqu’un a laissé de l’argent dans l’enveloppe (un billet de dix). Plus tard j’ai retrouvé une autre enveloppe dans les archives d’un collectif d’artistes… L’inconnu a reçu la lettre. Une levée d’écrou.

Registre photographique 

P. S. Toutes mes excuses aux propriétaires des murs qui ont subi ce vandalisme poétique

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